mercredi 30 octobre 2013

Louis-Jean Calvet sur l'arnaque du FLE

"(...) Il est vrai que pendant de longues années la diffusion du français à l'étranger a d'abord été un marché plus qu'une politique. Les éditeurs et les auteurs de méthodes en ont retiré des bénéfices important, et comme il fallait, d'un point de vue commercial, remplacer cycliquement ces méthodes, des "méthodologues" se sont attachés à produire de nouvelles "théories". Des approches structuro-globale, auddio-visuelle, communicative se succédaient, les exercices structuraux étaient un temps la panacée, bientôt remplacés par des microconversations, puis par d'autres innovations. Des organismes para-universitaires (BELC, CREDIF) se spécialisaient dans l'enseignement du français à l'étranger, avant que le FLE (français langue étrangère) devienne une spécialité proprement universitaire. Il y avait dans tout cela des intérêts financiers évidents, une approche théorique dont la profondeur ne sautait pas aux yeux et une relative absence de réflexion politique."

Louis-Jean Calvet, Les politiques linguistiques, PUF, p.109

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