vendredi 1 novembre 2013

Pour une éducation des sentiments

Nous vivons dans un monde de plus en plus tiraillé entre deux pôles : d’une part, celui, cognitiviste, de la connaissance, de la pure intelligence, ce à quoi les institutions d’enseignement et l’industrie se consacrent en laissant tomber les restes inutiles, et d’autre part, celui de l’émotion, de la sensation brute, chatoyante ou hurlante, dont les médias, les arts scéniques, de même que la cybersphère apparaissent comme le déversoir de tout instant. Bref, entre la cognition exclusive, qu’elle soit mathématique ou langagière, et la subjectivité primaire, consommatrice et impulsive, il ne semble plus s’interposer ce que l’on appelait autrefois l’univers des sentiments, comme si entre l’intelligence rationnelle et le sensible il n’y avait plus de pont.

Civilisation des moeurs

Pourtant, il fut un temps où les sentiments et le caractère faisaient l’objet d’une véritable éducation, qui passait par la littérature, la philosophie, les arts, et même les disciplines sportives. L’Occident doit une partie de sa richesse à cette civilisation des moeurs, qui investit le coeur, humanise les pulsions humaines et nourrit une palette de sentiments qu’il appartenait à l’homme et à la femme sensibles et raisonnables de reconnaître, de cultiver ou d’éloigner de soi. 

Suite: http://www.ledevoir.com/societe/education/391155/pour-une-education-des-sentiments

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